Immiscer. Distancier. Introduire. Construire. Percuter. Composer. Investir.
Définir.
« Il s’agit bien d’une conversation. Les territoires de l’être ne tiennent plus en place. Les frontières dansent, les lignes de partage, avec leurs hiérarchies afférentes – mots « sous » les images ou images « sous » les mots –, s’effondrent au profit d’un mouvement souverain, d’un passage, d’une conversation généralisée”
Georges Didi-Huberman
C’est de la rencontre disciplinaire entre démarche artistique et scénographique que le brouillage matériel et spatial vient teinter mon travail de création. En manipulant le texte comme matériau premier, le matériau texte; les matières « intimes » et matières « cultures » et la spatialisatiolen, mes installations explorent les interrelations de mes deux passions.
De la lecture au déracinement des phrases, je dissous le texte-matériau à travers mon processus de création en faisant émerger la temporalité et sa fragilité. C’est par assemblage d’objets renfermant une histoire (intime, utilitaire et culturelle) et de matières (organiques et sensibles) que je provoque des situations d’interférence entre résonnance et dissonance sensorielle. Les fragments de textes entremêlés aux objets me conduisent à révéler le potentiel ; d’étrangeté et de poésie.
Je me prête à ce jeu qui lie le visible et l’invisible, qui remue la matière évacuée et retenue de mon processus artistique. Ce télescopage disciplinaire me permet d’interroger l’influence des mots sur l’acte de création. J’amène donc la question de propriété intellectuelle et d’inachèvement du texte littéraire au cœur de ma démarche. Est-ce que l’artiste et le scénographe ont un certain pouvoir sur les mots ? Est-ce que je peux arriver à conserver un sens avec l’oeuvre littéraire affecté/engagé, malgré un certain détachement du texte. La distance entre le matériau textuel et la discipline a-t-elle un impact sur le spectateur ? Est-ce que l’installation prend alors une nouvelle forme d’œuvre littéraire ?
Les codes scénographiques qui traversent le cadre disciplinaire créer un parasitage dans les dispositifs de mes installations. Que ce soit sur le plan temporel, matériel (physique) et spatial, chacun agit et interroge les choix que j’appuie et impose aux spectateurs. J’interpelle ainsi cet apport et les impacts artistiques qui interviennent dans la perception et réception de mes installations.